Kinshasa : aéroport international de N’djili, calvaire pour les voyageurs
| 16 February 2007 à 11:29:16
Entrer ou sortir de la capitale de la RDC par l’aéroport international de N’djili constitue
un véritable calvaire. Les voyageurs sont l’objet de tracasseries de la part des multiples services en présence. Et
la plupart sont dépouillés de leur argent, rapporte radiookapi.net
Un reporter de Radio Okapi a vécu de visu jeudi ce calvaire des voyageurs. Pour sortir, les
passagers sont soumis à l’exercice d’une fouille systématique de leurs bagages. Après le passage au détecteur
de métaux, les mêmes bagages passent à un deuxième contrôle, manuel, cette fois-là, effectué par des agents de divers services.
Cela, dans un remue-ménage très souvent interrompu t lorsqu’un billet de banque apparaît et disparaît aussitôt dans
les poches des agents. Parmi ces agents, les plus en vue sont ceux de la RVA (Régie des voies aériennes), l’Ofida (office
de douane et accises), la DGM (Direction générale de migration) et même celui des LAC (Lignes aériennes congolaises). Après
ces étapes, vient ensuite le contrôle de passeports et de visas au bureau de la DGM. Là, dès que les formalités sont terminées,
et en dépit de la régularité des documents présentés par le voyageur, celui-ci laisse un pourboire, comme c’est la pratique.
Après quoi, il peut ainsi aller attendre tranquillement l’heure de l’embarquement. La gymnastique à l’arrivée
est plus éprouvante encore à l’aéroport international de N’djili. Du tarmac au parking des taxis, de l’autre
côté de l’ouvrage, en passant par la salle d’attente, les voyageurs, surtout les nouveaux venus, sont soumis à
un véritable parcours de combattant. Dès le tarmac, agents de l’Ofida, de l’ANR (Agence nationale de renseignements),
de la DGM et mêmes des militaires ne tenue, se ruent et se disputent les valises des voyageurs, pour la fouille. Cela se termine
souvent par un marchandage avec le propriétaire du colis. Et au bout du compte, ce sont des billets de banque qui glissent
et passent d’une main à une autre, dans la chaîne. Les voyageurs nantis ou habitués au jeu, sont plutôt l’objet
d’une certaine considération de la part de tous ces agents. On le voit souvent escortés par des hommes en uniforme,
souvent précédés par quelques manutentionnaires. En peu temps, ils se retrouvent de l’autre côté où les attendent les
voitures. En revanche, malheur aux non initiés et aux premiers venus. Au-delà des formalités agaçantes, ils risquent de tomber
entre les mains des agents sans scrupules et de se faire ainsi dépouiller. Une délégation des investisseurs japonais de l’agence
nippone internationale JICA et du ministère des Affaires étrangères de ce pays a connu ce malheur, selon le quotidien kinois
L’Observateur dans son édition de mercredi dernier. Après 15 ans d’interruption de la coopération bilatérale,
la délégation japonaise est venue renouer avec la RDC. Mais elle a passé trois heures à l’aéroport pour les formalités.
Le dernier cas en date est celui d’un ressortissant canadien venu en RDC dans le cadre d’une visite de son église.
Ce dernier a été dépouillé d’une importante somme par certaines personnes se disant être des services des renseignements
et de la police. Interrogé à partir de son hôtel, M. Tim Kernan raconte son calvaire : «Quand j’ai débarqué, je me
suis retrouvé dans une situation d’insécurité. J’ai vu les gens partout, même ceux qui n’étaient pas de
la police. Certains se sont dirigés vers moi et m’ont brandi leur carte de sécurité. Ils étaient accompagnés d’un
policier et m’ont demandé 400 dollars pour me laisser passer. Quand j’ai quitté l’aéroport, j’ai vu
autre gars qui m’a demandé 100 dollars pour me conduire à l’hôtel. Je n’avais pas de choix. J’ai donné
100 dollars, c’est cela la pratique, c’est triste »
Par Okapi
Kinshasa : tracasseries à l’aéroport international de N’djili, l’appel de l’Anapi
L’Agence nationale pour la promotion des investissements (Anapi) déplore la
manière dont les investisseurs débarquant en RDC sont accueillis à l’aéroport international de N’djili. Son directeur
général, Mathias Buabua wa Kayembe l'a déclaré à radioookapi.net
Les tracasseries à l’aéroport international de N’djili sont monnaie courante. Le directeur général
de l’Anapi regrette que la campagne menée par son institution à cet effet n’ait donné le résultat attendu. « L’Anapi
a fait beaucoup d’efforts et organisé plusieurs réunions avec les responsables de la DGM et d’autres services
qui sont à l’aéroport. Nous nous rendons compte que la situation ne se modifie pas sensiblement », a regretté Mathias
Buabua wa Kayembe. D’après lui, tout étranger qui arrive par N’djili a deux images. Une image de l’aéroport
qui est mauvaise avec toutes les tracasseries qu’il y a vécues, et une autre image de la ville elle-même, plutôt très
bonne, avec l’accueil de la population. «Nous avons informé toutes les autorités et tous les responsables du pays
pour qu’ils prennent leurs responsabilités par rapport à cette situation», a dit le directeur général de l’Anapi.
Celui-ci a émis l’espoir de voir ces autorités prendre dès cette année des mesures pour que la situation puisse évoluer
dans le bons sens. «On ne peut continuer dans ce standard là. Nous serons toujours un pays avec une mauvaise image si les
gens sont mal accueillis», a-t-il déclaré.
Par Okapi
Kinshasa: tracasseries à l’aéroport de N’djili, mise
sur pied d’une commission gouvernementale
RDC | Politique et Citoyen | 19 February 2007 à 10:07:13
Cette commission est du ministère de l’Intérieur.
Le ministre d’Etat Denis Kalume a annoncé sa mise en place au cours d’un point de presse qu’il a animé samedi
en son cabinet de travail. Le gouvernement entend ainsi lutter contre les tracasseries à l’aéroport international de
Nd’jili, rapporte radiookapi.net
Selon le général
Kalume Numbi, le président de la République a demandé qu’un dispositif soit rapidement mis en place à cet effet. « Nous
étions dans une première réunion avec tous les services intéressés. Je crois que d’ici une semaine, nous pourrions mettre
en place ce qu’il faut pour assainir la situation», a indiqué le ministre d’Etat chargé de l’Intérieur.
D’après lui, la commission à mettre en place devra, du point de vue des infrastructures, concevoir un dispositif pour
séparer le tarmac du reste de l’aérogare. Ensuite, elle devra recenser et organiser les hommes qui opèrent sur le terrain,
ainsi que décider quels services vont y rester et lesquels doivent quitter. Les services publics appelés à opérer dans les
aéroports et postes frontaliers sont les migrations, les douanes, l’Office congolais de contrôle ainsi que l’hygiène,
a souligné le général Denis Kalume.
Par Okapi
Kinshasa: tracasseries à
l’aéroport de N’djili, le ministre de l’Intérieur promet d’y mettre fin
RDC | Politique et Citoyen | 16 February 2007 à 13:16:42
Selon le général Denis
Kalume, conformément au décret présidentiel, quatre services publics seulement sont admis d’opérer aux aéroports et
aux postes frontaliers. Il faut donc tout faire, a-t-il dit, pour qu’à l’arrivée comme au départ, tout visiteur
garde une bonne impression de l’aéroport international de N’djili, rapporte radiookapi.net
Pour
le ministre de l’Intérieur, cet aéroport revêt une importance capitale pour la publicité de la RDC à l’extérieur.
«Des investisseurs qui arrivent, leur premier contact qu’ils ont avec notre pays, c’est l’aéroport de N’djili.
Et aussi le dernier contact quand ils quittent le pays, c’est encore l’aéroport de N’djili. L’impression
qu’ils gardent à l’entrée et à la sortie va influencer la publicité qu’ils vont faire de notre pays à l’extérieur»,
a fait savoir le général Denis Kalume Numbi. «Nous avons donc intérêt à ce que nous puissions nous organiser, de telle sorte
que l’accueil des investisseurs se fasse selon le standard international comme cela se passe dans d’autres aéroports
du monde», a souligné le ministre de l’Intérieur. «Nous mettrons tout en œuvre pour qu’il en soit ainsi»,
a-t-il martelé. Seuls la DGM (Direction générale de migration), l’Ofida (Office de douane et accises), l’OCC (Office
congolais de contrôle), ainsi que le service d’hygiène sont habilités à œuvrer aux postes frontaliers, a-t-il rappelé.
Par Okapi
Back Retour
|