Info pour voyager
Congo, le pays où l’on ne s’ennuie jamais
KINSHASA – Cataractes, mangroves, rapides, villages pittoresques des pygmées ou des pêcheurs:
au Congo, on trouve tout cela sur place. L’infrastructure touristique de notre ex-colonie laisse encore beaucoup a désirer,
mais la cordialité et l’hospitalité des Congolais arrangent bien des choses. Les visiteurs belges sont encore fort bien
vus par la majorité des Congolais.
«Pour qui ne connaît vraiment pas l’Afrique, le Congo sera une révélation », assure Michel Van
Roten, chez le tour-operator Go Congo. «On peut bien sur descendre dans les cinq étoiles a Kinshasa, mais ailleurs, il faut
accepter un confort moindre et s’habituer à la nourriture congolaise. La cuisine congolaise est d’ailleurs tout
à fait délicieuse lorsqu’elle est bien preparée.»
Le Congo vit encore toujours une délicate periode de transition, censée conduire le pays vers des
élections libres et démocratiques. Malgré des problèmes tres réels, le pays a cependant pas mal à offrir, surtout à des touristes
épris d’aventure.
«Le Congo est l’un des plus grands pays d’Afrique», raconte Michel Van Roten. « On y trouve
la fôret vierge presque intacte, la savane, les montagnes, les chutes d’eau, les volcans, le littoral et des rivières.
Malgré les violences dues a la guerre, il y a toujours une riche vie sauvage dans les parcs nationaux.»
L’infrastructure du Congo présente d’enormes lacunes mais, d’apres Van Roten, on
remarque des améliorations depuis quelques années. «On peut quand même voir que toute une série de routes et de pistes sont
reparées et remises en état.» Malgré cela, un 4x4 n’est pas un luxe inutile dans une ville comme Kinshasa. Il semble
aussi que le Congo ait du mal à endiguer la corruption, qui résulte de la grande misère. «Des gens qui ont grandi sous un
régime pour lequel le vol et la corruption étaient des moyens d’asseoir son pouvoir, ne se laissent pas convaincre du
jour au lendemain qu’il faut changer d’habitudes», ajoute Van Roten.
Un Belge, pour le Congolais moyen, c’est un "noko", un oncle maternel. Bien des Belges et bien
des Congolais éprouvent toujours une sympathie réciproque. Les Congolais ne font pas tout un plat des excès de la période
coloniale et préfèrent souvent en évoquer le réseau routier en bon etat, la nourriture plus abondante, l’enseignement
et les soins de santé.
«Les Congolais nous connaissent, nous les Belges. Beaucoup d’entre eux ont encore eu des profs
qui s’appelaient Van Kerckhoven ou Van Der Velde, et ils en ont gardé de bons souvenirs. Etre connu comme un Belge vous
ouvre souvent des portes qui resteront fermées pour d’autres.»
Il y a quelques mois, un jésuite belge - Rene De Haes – fut assassiné a Kinshasa. «Les meurtriers
ont été arrêtés», dit Van Roten. «Il s’agissait d’une bande de déserteurs qui s’en étaient également pris
a d’autres personnes. De tels criminels visent surtout les gens sans défense, surtout s’ils ont peur de déposer
plainte par peur des represailles. A Bruxelles, Paris, New York et même à Anvers il y a aussi des quartiers qu’il vaut
mieux éviter. »Les grands musts du touriste au Congo
Le Congo ne manque pas d’attractions méritant le coup d’oeil. On trouve par exemple de
magnifiques cataractes a Zongo et Lofoi, où l’on se rend respectivement depuis Kinshasa et Lubumbashi. Au Bas Congo
il y a les mangroves, la pêche sportive en rivière près de Banana et de Moanda et la petite ville de Boma. Inga est connu
pour son barrage et les rapides du fleuve. Dans la ville portuaire de Matadi on trouve de la poterie artisanale et quelques
souvenirs du passage des navigateurs portugais. A Mbanza Ngungu on peut admirer dans les grottes des poissons cavernicoles
aveugles.
Kinshasa, la capitale, a les rapides de Kinsuka, le «sanctuaire» des bonobos aux ‘Chutes de
Lukaya’, le tombeau monumental de Laurent Désiré Kabila, le president assassiné, la statue de Lumumba, et l’on
peut s’ y procurer des objets d’art sur les marchés. Aux alentours de ‘Kin’ on peut voir les villages
de pêcheurs de Kinkole et Maluku où l’on peche le poisson-tigre. Dans le Bandundu, vous avez les chutes de la Kwango
(Tembo et Kasongo-Lunda). L’Equateur offre au touriste la surprise de ses villages pygmées.
Au Kivu il y a des parcs nationaux, avec des gorilles et des volcans. Au Katanga, la province du cuivre
dont le chef-lieu est Lubumbashi, on trouve aussi des parcs nationaux ainsi que des mines de cuivre qui ne sont plus exploitées.
Prenez garde à vous si vous voulez fixer tout cela sur la pellicule. Photographier reste un problème
au Congo, un souvenir du régime Mobutu. «La police arrête périodiquement tout qui photographie ou qui filme. Le touriste se
voit alors accusé d’espionnage, un moyen de lui extorquer des dollars», prévient encore Van Roten.Avant
le depart
Les touristes qui veulent voyager dans notre ex-colonie par leurs propres moyens doivent appliquer
le fameux ‘article 15’, ce fameux article fictif de la Constitution inventé sous Mobutu qui revient a dire «Systeme
D».
Pour voyager au Congo il faut un visa qui s’obtient à l’ambassade de Bruxelles ou au consulat
à Anvers. Les autorités congolaises exigent un certificat de bonne vie et meurs, une série de photos d’identité et un
ticket de retour. «Encore un reste du régime Mobutu», précise Van Roten. Le Ministère congolais du Tourisme, sous la pression
du secteur, a un peu assoupli les formalités.
«A la campagne ou à la ville, il faut absolument se prémunir contre la malaria», ajoute Van Roten.
«Pensez aussi à vous prémunir contre les moustiques. Les moustiques congolais n’ont rien de commun avec les petites
bêtes que nous connaissons en Belgique. Des médicaments comme l’ Imodium, le Buscopan, des pansements et du désinfectant
sont aussi utiles. Pour les vaccins, par exemple contre la fièvre jaune, on peut s’adresser a l’Institut de Médecine
Tropicale d’Anvers.»
D’apres Van Roten, un voyage avec un tour-operator atteint facilement 2.500 à 4.500 dollars,
logement a Kinshasa et pension complète a l’interieur du pays compris. «Les touristes individuels payent environ 800
a 1.200 euros pour un ticket aller-retour, de 25 a 85 dollars par nuitée et de 10 a 25 dollars par souper. Les vaccins indispensables
sont bien sûr aussi payants.»
Denis BOUWEN
www.congoforum.be
© Metro (10.08.2005)